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Le blog du réseau APESAR
18 janvier 2012

Compte rendu de la réunion APESAR du lundi 16 janvier 2012.

Invité : Alfredo GUILHER-MARTIN-GENTINI.

 C’est dans les locaux du CCPS que nous avons eu le plaisir d’accueillir Alfredo Guilher-Martin-Gentini, enseignant en psychologie à Toulouse 2 et à l’Université de Rio Grande au Brésil.

Pour son retour en France, l’ancien responsable du réseau APESAR est revenu au 44 chemin des Izards pour une intervention consacrée à la question de la prise en charge psy des victimes de catastrophes environnementales

Devant un public d’étudiants, de travailleurs sociaux et de chercheurs, A.G.M.G a présenté un objet encore peu traité par la législation et la réflexion des soignants ce, alors même que la fréquence des catastrophes environnementales est appelée à exploser dans un contexte de réchauffement climatique et d’épuisement des ressources planétaire. Ainsi la question de la prise en charge des survivants reste-t-lle en marge des priorités des politiques sociales et de santé, et pas seulement dans les pays du Sud comme nous l’ont enseigné la canicule de 2003 et ses 15000 morts ou encore AZF.

C’est ce vide que A.G.M.G a cherché à combler en s’appuyant sur son expérience de responsable d’équipes psy envoyés sur les sites de catastrophes  naturelles. De cette confrontation directe avec « les fins du monde », il a dégagé plusieurs principes pour intervenir dans l’urgence comme dégager des priorités dans l’action, agir d’abord sur les enfants, mettre en place une continuité des soins, clarifier la communication dans une situation de chaos, être rapide et efficace ou encore développer et consolider les solidarités communautaires pour palier à l’urgence ( ex : favoriser et faciliter la mise en place de cantines et d’hébergements par les survivants et les volontaires).

Après présentation de ce manuel de prise en charge, A.G.M.G est revenu sur les mécanismes du traumatisme en situation de catastrophe environnementale. Il a notamment mis l’accent sur sa prévention en incitant les soignants à pénétrer l’univers culturel des populations vulnérables, à savoir saisir leurs perceptions du risque naturel - entre Tokyo et Toulouse, on n’interroge pas une secousse sismique de la même manière. On ne lui accorde pas la même valeur - ce qui suppose une collaboration interdisciplinaire entre soignants, travailleurs sociaux et anthropologues mais aussi référents théoriques, « les 3 écologies » de Félix Guattari ( Paris, Galilée, 1989) constituant un texte central pour nourrir une réflexion sur la question.

Enfin, A.G.M.G a présenté des éléments concrets pour une prise en charge psy des survivants qui soit de qualité. Se référant toujours à son expérience de l’urgence, il a plaidé pour une meilleure écoute de la détresse de l’Autre, la condition d’un travail en équipe, la supervision des équipes de volontaires, le travail à domicile et de nuit ( la nuit étant propice à l’envahissement par les spectres des disparus)  ou bien encore la lutte contre les rumeurs via l’usage de la radio.

Outre sa portée technique, une intervention passionnante articulant théorie et pratique, psychologie et écologie qui démontre l’intérêt, en ces temps de doutes, d’une lecture non plus fragmentée mais globalisante et totalisante du réel.

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